Si vous vous intéressez un peu aux statistiques de votre site, vous savez sûrement que le trafic peut provenir de différentes sources : les moteurs de recherche (ce que l'on appelle le trafic organique), la publicité ("paid search"), les réseaux sociaux ou encore les sites référents (ceux qui parlent de vous en créant des liens vers votre blog). Mais il existe aussi une source de trafic un peu plus mystérieuse, le trafic direct.
On peut observer cette source de trafic en allant dans le menu Acquisition > Tout le trafic > Canaux de Google Analytics et en regardant la ligne "Direct".
Le trafic direct paraît souvent mystérieux et l'on entend qu'il correspond aux visiteurs qui connaissent déjà l'adresse de votre site et l'entrent directement dans leur navigateur. En réalité, la définition du trafic direct est un tout petit peu plus vaste.
Qu'est-ce que le trafic direct ? Des situations très variées
Le trafic direct peut correspondre à une foule de situations où Google Analytics n'est pas en mesure d'identifier la source de la visite.
Les visiteurs qui connaissent votre adresse
C'est la situation la plus évidente : des internautes qui connaissent déjà l'adresse de votre site et n'ont plus besoin de passer par un autre canal pour vous rendre visite.
Ils se tournent directement vers vous, sans passer par un moteur de recherche, un réseau social ou un site tiers.
Quand votre site est ajouté aux favoris
Le trafic direct sur Google Analytics peut aussi correspondre aux situations où votre site apparaît dans les favoris des internautes. Ça peut être aussi bien des situations où ils vous ont ajouté spontanément aux favoris... que des situations où le navigateur repère les sites que la personne fréquente souvent et les met en avant lors de l'ouverture d'un nouvel onglet.
Sur Google Chrome ou sur Firefox par exemple, quand on ouvre un nouvel onglet, on a par défaut une sélection des sites que l'on visite le plus souvent. Lorsque vous cliquez sur l'un de ces liens, le site en question n'est pas en mesure d'identifier d'où vous venez et votre visite rejoint donc le "trafic direct".
Trafic direct et problèmes de tracking
Le trafic direct correspond parfois à des situations où les visiteurs ne sont pas correctement suivis sur votre site.
Imaginez par exemple que votre code Google Analytics n'apparaisse pas sur toutes les pages. Vous l'avez copié seulement sur une partie de votre site. Si un visiteur arrive sur une page sans code Google Analytics... puis accède à une seconde page du site, l'outil de statistiques n'a aucune information sur la manière dont la personne est arrivée sur le site.
La première page n'étant pas trackée, Google Analytics ne sait pas par où est passé le visiteur et le considère donc comme du trafic direct.
Même chose si vous n'avez mis en place aucun suivi sur les liens figurant dans une newsletter par exemple...
HTTP et HTTPS
Voici encore une autre situation où les visiteurs sont étiquetés comme trafic direct: c'est le cas de figure où un site sécurisé, en HTTPS, envoie du trafic sur un site en HTTP.
Les informations relatives à l'identité du site référent sont alors supprimées et le visiteur est rattaché au trafic direct.
La solution ? Passez votre site en https ! C'est devenu vraiment indispensable.
Les liens dans des fichiers
Par défaut, les liens qui apparaissent dans des fichiers Word, Excel, PowerPoint, ou encore dans des PDF, ne permettent pas ensuite d'identifier la source du trafic.
Imaginons par exemple qu'un blogueur décide de créer un e-book qui inclut de nombreux liens vers son site. Sans la mise en place d'un tracking spécifique, les visiteurs cliquant sur les liens seront considérés comme du trafic direct.
Les liens mobiles
Les liens partagés à l'intérieur d'une application mobile, notamment les applications de messagerie comme Skype ou WhatsApp, aboutissent là encore à des visites qui sont considérées comme du trafic direct.
Dans le même esprit, on peut citer les liens partagés par SMS ou MMS.
Imaginez par exemple que vous échangiez avec des amis dans le cadre de la préparation d'un voyage : si vous partagez le lien d'un blog au cours de la conversation pour offrir des informations intéressantes, les visites sur le site en question seront considérées comme du trafic direct.
Certains liens sociaux
Le trafic en provenance des réseaux sociaux est généralement attribué au canal "Social" sur Google Analytics... mais ce n'est pas toujours le cas et certaines visites issues des réseaux sociaux se retrouvent dans le trafic direct, notamment lorsque les liens sont partagés dans un espace privé comme la messagerie Facebook.
Certaines redirections mal gérées
Quand on supprime ou que l'on déplace une page web, on doit en principe créer une redirection vers un autre contenu pertinent ou vers la nouvelle adresse de la page... et notamment une redirection 301 si le changement d'adresse est permanent.
Mais parfois, certains sites effectuent des redirections autres (redirection avec une balise meta refresh, redirection JavaScript) et l'origine du visiteur se perd au passage, venant grossir les statistiques du trafic direct.
Le trafic direct, un trafic problématique ?
Le trafic direct a souvent un statut ambigu.
D'un côté, on le perçoit parfois comme le témoignage de votre notoriété car il peut signifier que l'on connaît l'adresse de votre blog ou que l'on parle de vous. Une partie des visiteurs rattachés au trafic direct est constituée de personnes très engagées, qui connaissent bien votre site et peuvent même en être des ambassadeurs de choix.
De l'autre côté, ce sont des visiteurs dont on ne connaît pas grand-chose. Alors comment les suivre au mieux ?
Il est impossible de savoir exactement d'où viennent tous ces visiteurs rattachés au trafic direct. En revanche, vous pouvez réduire la part du trafic direct afin de mieux préciser l'origine des internautes.
Par exemple, si vous avez un site en HTTPS, vous éviterez la situation où un visiteur est rattaché au trafic direct parce qu'il provient justement d'un site en HTTPS faisant un lien vers un site en HTTP. Si vous corrigez les éventuels problèmes de tracking, que vous vous assurez d'avoir un code Analytics bien en place sur toutes les pages, vous écarterez aussi cette source de trafic direct.
Mais il est également possible et pertinent de mettre en place un tracking sur certains liens. Regardez cet exemple assez magique que j'ai vu passer sur Twitter, sur le compte d'Eric Fischer :
Sur cette fenêtre, figure un lien vers un site Internet... mais pas n'importe quel lien : il comporte une partie intitulée "utm_source=window". Window... qui veut dire "fenêtre" en anglais.
Si une personne entre ce lien en l'état dans un navigateur Internet, le site en question verra dans ces statistiques la source de trafic "Window". Il saura alors que le visiteur qui a tapé l'adresse directement l'a vue sur cette fenêtre.
En dehors de cette utilisation particulièrement créative, vous pouvez utiliser le tracking pour suivre les liens que vous intégrez à un PDF, des liens que vous partagez par e-mail (en particulier si vous n'utilisez pas un outil de newsletter qui assure déjà le suivi des clics), etc.
Google propose un formulaire très simple où vous avez juste à renseigner l'adresse de la page vers laquelle vous dirigez les gens... et a minima la "source" du trafic. Par exemple, si je décidais de faire la pub de No Tuxedo auprès de tout mon cercle relationnel en partageant un lien par e-mail, je pourrais le créer comme ça :
Le lien obtenu par ce biais peut être utilisé à l'endroit de votre choix.
Google fournit plus d'informations sur chaque paramètre de tracking mais vous pouvez vous contenter d'un format très simple.
C'est un bon moyen de connaître un peu mieux les visiteurs qui rejoignent le "trafic direct"...
J'espère que cet article vous permettra de mieux comprendre les statistiques de votre blog !
Bonjour Marlène, merci pour cet article intéressant, comme toujours!
Est-ce que tu recommandes d’appliquer le même procédé de tracking pour suivre du trafic purement interne (dans mon cas de figure, suivre quel lien parmi deux ou + sur une même page est le plus cliqué)?
Merci!
Hello Jon, pour comparer deux liens internes situés sur une même page, j’utiliserais plutôt la Enhanced Link Attribution. Il ne faut pas utiliser le tracking avec UTM pour des liens internes. Sinon, des outils de cartes de chaleur peuvent aussi être intéressants (type Hotjar).
Ton blog est une vraie mine d’or! Cela fait un petit moment que je lis tes articles sans poster de commentaire mais aujourd’hui je m’arrête 2 minutes pour te dire un grand MERCI pour tout tes conseils
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me laisser un petit message… et contente que les articles du blog puissent t’aider !
Bonjour,
L’auto-complétion sur Chrome (et Safari sur Iphone) favorise bcp le trafic direct.
Yohann
Ca me fait penser à tous les tests psychologiques de « rappel », qui évaluent la mémoire : le rappel libre, spontané, équivaut à la situation où l’internaute peut spontanément entrer l’adresse, vs. le rappel indicé qui équivaut à recevoir « l’aide » de l’auto-complétion pour se remémorer une adresse. Beaucoup de gens ne se rappelleraient sans doute pas une adresse directement mais y parviennent avec l’aide de l’indice. C’est aussi un coup de pouce pour la fidélisation !
Je ne connaissais pas toutes les subtilisés du traffic direct, merci beaucoup !
De rien :) Merci à toi de me lire régulièrement !