Cyberharcèlement et agressivité : les blogueurs eux aussi concernés


Si vous gérez un blog, que vous vous exposez sur les réseaux sociaux, vous pouvez un jour ou l’autre être confronté au cyberharcèlement ou tout simplement à des personnes toxiques et agressives à votre égard.

Qu’il s’agisse de commentaires acerbes, de sollicitations déplacées par leur nature ou par leur ampleur voire de faits plus graves, ce harcèlement en ligne peut être très difficile à vivre au quotidien. Il est bon d’avoir dans sa « boîte à outils » quelques réflexes utiles pour réagir et se protéger face à ces comportements déplaisants. C’est ce que je vous propose dans cet article.

J’ai déjà été confrontée à cette situation. Une prof de maths dérangée qui m’inondait de messages bizarres et a tenté de me nuire professionnellement… et un malade qui s’est mis à dormir sur mon palier et à me guetter quand je sortais de chez moi. Je suis donc assez bien placée pour savoir que c’est le genre de chose qui peut arriver quand on gère un site web.

Les réseaux sociaux, comme les community managers et pouvoirs publics, sont de plus en plus nombreux à s’impliquer pour mieux contrôler le cyberharcèlement. Instagram, par exemple, a sorti en 2018 un filtre automatique des « commentaires choquants », qui complète un autre filtre manuel permettant de masquer automatiquement les commentaires contenant certains mots-clés.

« Ce changement nous aidera à identifier et supprimer beaucoup plus d’agressions, et c’est une étape cruciale dans la mesure où beaucoup de gens qui vivent ou constatent un harcèlement ne le signalent pas. Cela nous aidera aussi à protéger les membres les plus jeunes de notre communauté, étant donné que les adolescents subissent davantage le harcèlement en ligne que d’autres ».

Il existe aussi des solutions innovantes qui filtrent en amont les messages jugés nocifs, à l’instar de Bodyguard qui agit sur Twitter et YouTube et apprend au fil du temps à détecter la haine, les moqueries ou encore les insultes.

Quelle définition donner au cyberharcèlement ?

Pas toujours facile de définir ce qui relève du harcèlement en ligne ! En effet, chaque blogueur avance avec sa propre sensibilité… Ce qui paraît totalement anodin à quelqu’un peut blesser une autre personne. Alors où placer le curseur ?

On parle généralement de cyberharcèlement quand il y a envoi, publication ou partage de contenus négatifs ou néfastes sur une personne, de manière répétée : ça peut aller d’une agressivité verbale à la diffusion d’informations personnelles, en passant par des rumeurs, des informations mensongères, des menaces ou des injures.

Ces contenus néfastes peuvent être publiés en ligne, envoyés à la victime (en privé ou en public) ou encore partagés par des tiers qui se rendent ainsi complices de leur diffusion. Le cyberharcèlement peut se doubler d’un harcèlement « hors ligne ».

Harcèlement en ligne : l'impression d'un précipice
Harcèlement en ligne : l’impression d’un précipice

Quelles conséquences sur les victimes ? Le harcèlement en ligne provoque généralement un sentiment de malaise : la personne perd confiance en elle, a peur de ce qu’elle va trouver quand elle lit ses messages, peut devenir agressive, développer des problèmes de santé… sans compter que cela peut porter atteinte à sa réputation de manière durable, les contenus en ligne ayant une certaine permanence.

Cette forme de harcèlement peut être particulièrement insidieuse : sur le web, l’anonymat reste largement de mise – surtout dans ce genre de situation – si bien que l’ennemi est souvent sans visage et sans nom.

Si un message isolé ne constitue pas un harcèlement à proprement parler, la répétition de ce type de message le devient et il convient donc d’être très vigilant par rapport à ces situations !

Gérer l’agressivité, une première étape face au harcèlement en ligne

Le cyberharcèlement commence souvent par des messages épars… qui se noient parmi les autres. Il est donc important d’acquérir quelques automatismes pour répondre à l’agressivité et aux autres formes d’agression en ligne.

Face aux trolls, le silence ou l’humour

Un troll est quelqu’un qui va poster un message délibérément excessif dans le seul but de vous faire réagir (et de s’amuser au passage !). La pire des réactions serait de répondre comme si vous preniez son commentaire au sérieux… car c’est exactement ce qu’il attend ! Il veut que vous soyez outré, choqué, agacé…

On peut ignorer le troll. Parfois, la personne est tombée sur votre blog par hasard, y balance une vacherie puis part sans se retourner. Ne pas répondre coupe court à toute tentative de « dialogue ».

Le risque, évidemment, est que le troll s’acharne pour tenter à tout prix de vous faire réagir. Pour cette raison, je préfère souvent répondre sur le ton de la moquerie.

L’agressivité, à relativiser

Bien souvent, l’agressivité n’a pas grand-chose à voir avec vous et beaucoup plus à voir avec la personne agressive elle-même.

Parfois, c’est une malheureuse histoire de maladresse. Par écrit, il peut vite y avoir des malentendus, tout simplement parce que nous ne pouvons pas compter sur des indices comportementaux pour interpréter un message. Une personne peut se montrer maladroite sans avoir l’intention de blesser. Il est donc dans votre intérêt de ne pas réagir à chaud et de garder à l’esprit cette possibilité d’une incompréhension.

Il existe mille autres raisons derrière l’agressivité : de la fatigue, une période difficile, de la jalousie, du stress, un manque de confiance en soi, un désir d’affirmer sa supériorité sur quelqu’un, de l’envie… Ces raisons appartiennent à la personne agressive, vous n’avez pas le pouvoir de les changer.

En revanche, vous avez le pouvoir de vous opposer à cette agressivité : recadrez la personne sur la forme, plus que sur le fond. On a le droit de ne pas partager l’avis de quelqu’un, et de l’exprimer. On a aussi le devoir de le faire d’une manière courtoise et, autant que faire se peut, non-blessante.

Voici un bon exemple de recadrage effectué par Olivia sur son blog Encre Virtuelle à l’égard d’une commentatrice :

Recadrer une personne agressive
Recadrer une personne agressive

Répondre aux messages déplacés

En tant que blogueur, on peut aussi être confronté à des messages déplacés. A titre d’exemple, sur No Tuxedo, j’ai eu le cas d’un lecteur qui postait régulièrement des commentaires « ordinaires » sur mes articles : je lui répondais de la même manière que je réponds aux personnes qui prennent le temps de laisser un message.

Jusqu’au jour où il poste un long commentaire où il me dit que je suis « devenue une amie pour lui » et, à ce titre, commence à me donner son avis sur ma façon de gérer mon blog, imaginant (et se trompant sur) la place qu’il prend dans ma vie privée, etc.

Malaise… car je ne le connais pas du tout, ne suis donc pas « son amie »… et surtout, vu le sujet de mon blog, ça n’encourage pas vraiment une relation de proximité où nous aurions pu avoir l’occasion d’échanger sur des sujets « personnels ».

Recadrer tout de suite les comportements déplacés
Recadrer tout de suite les comportements déplacés

Dans ce genre de situation, à mon sens, il faut recadrer tout de suite les choses (mon lecteur en question s’est excusé et m’a demandé de supprimer son message, ce que j’ai fait). Vous pouvez dire ouvertement à la personne que son comportement vous met mal à l’aise, un bon moyen de lui mettre la réalité en face car parfois, les gens ne se rendent pas compte que leur attitude crée un malaise.

Si le message ne passe pas… vous avez affaire à une personne dérangée, mieux vaut alors la bloquer ou la signaler tout en gardant la trace de son message (capture d’écran, noter l’adresse IP si vous y avez accès, etc).

Les messages passifs-agressifs

Il existe une forme d’agression un peu plus subtile (et dangereuse) que l’agression frontale, brute, sans détours : ce sont les messages passifs-agressifs. Au premier abord, ils ont l’air ouverts d’esprit voire bienveillants… mais en y regardant de plus près, ils véhiculent en réalité un message déplaisant.

Je vous en parlais récemment dans un article sur le manque de bienveillance de certains messages.

Prenons un exemple concret.

  • Le message agressif : « Il faut vraiment être stupide pour écrire un post pareil, les gens comme toi ne devraient même pas avoir de blog ».
  • Le message passif-agressif : « Étonnant que tu défendes ce point de vue, pourtant tout le monde sait que ça ne se passe pas comme ça ».

Le deuxième message semble plus tolérant… mais en réalité, il décrédibilise la personne en lui disant que « tout le monde sait quelque chose qu’elle ne sait pas ». Apprenez à reconnaître cette hostilité latente, car elle vous aidera à comprendre pourquoi le message en apparence sympathique vous met mal à l’aise. L’agressivité peut être comparée à une gifle, l’agression passive à « une caresse, une gifle ».

Dans le même esprit, j’ai eu sur No Tuxedo ce genre de commentaire : « J’ai bien aimé ton article (la caresse)… mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de partager ce conseil (la gifle) ? ».

J’ai aussi reçu sur mon blog voyage un message me disant, en substance : « Je te félicite d’écrire sur les lieux de mémoire de la Shoah (la caresse) mais tu oublies qu’il y en a aussi en France et en fait, je m’interroge sur l’utilité de tes chroniques (la gifle) ».

J’ai croisé sur certains blogs ce type de message : « Ton article est intéressant… quel dommage qu’il soit si mal écrit ! »

Notre instinct nous pousse à répondre par une agressivité ouverte. En réalité – et la capacité à le faire vient avec le temps – la meilleure réponse est factuelle et désamorce l’agressivité. Par exemple…

A la personne qui dit « Ton article est intéressant… quel dommage qu’il soit si mal écrit ! », répondre « Je suis conscient.e de ma marge de progression en matière de rédaction, merci d’avoir pris le temps de partager ton point de vue » permet de désamorcer l’agressivité.

En l’occurence, j’ai répondu à la personne sur mon blog voyage que j’avais déjà évoqué certains lieux de mémoire en France (le Mont Valérien par exemple) et que des chroniques lues par plus de 120000 personnes par mois devaient avoir un minimum d’utilité pour les gens :)

Faire face à des rumeurs ou insinuations

A l’ère des réseaux sociaux, une rumeur peut se propager extrêmement vite et il est souvent préférable d’y répondre et de clarifier la situation que de laisser courir un mensonge.

La réponse peut être très courte comme très longue. L’important est qu’elle intervienne rapidement et soit relayée sur toutes les plateformes que vous utilisez habituellement.

Vous n’empêcherez pas les gens de croire une rumeur s’ils ont envie d’y accorder du crédit… mais au moins, vous ferez entendre votre voix, votre « position officielle », un bon moyen de clore le débat.

Le doxing

Je ne suis pas sûre que cette pratique ait un nom dans le monde francophone, mais les anglo-saxons l’appellent le « doxing » : c’est le fait de mener sa petite enquête puis de diffuser des informations à caractère privé sur une personne, sans son consentement évidemment (adresse personnelle, nom de l’employeur, identité réelle de la personne ou de sa famille alors qu’elle poste sous pseudonyme, etc).

Face à ce type de situation, ne vous posez aucune question : signalez le contenu par tous les moyens disponibles (outils de signalement des réseaux sociaux, formulaire de signalement de Google en sélectionnant « Recherche sur le Web Google » puis « Je voudrais supprimer mes informations personnelles des résultats de recherche Google », etc). Selon la nature du préjudice, vous pouvez aussi envisager de porter plainte.

S'opposer au cyberharcèlement
S’opposer au cyberharcèlement

Quels moyens d’action face au cyberharcèlement ?

Montez votre « dossier »

Si vous êtes confronté au harcèlement en ligne, effectuez des captures d’écran des messages reçus, même si vous les dépubliez par la suite, et conservez tout élément qui peut aider à identifier l’auteur.

Par exemple, s’il s’agit de quelqu’un qui poste des commentaires sur votre blog, essayez de cliquer sur l’adresse IP du commentateur pour voir s’il a déjà posté avant, sous une autre identité. Vous pouvez aussi entrer l’adresse IP en question sur Cleantalk.org pour voir si la personne est connue pour des activités de spam. Son adresse IP peut être associée à des informations d’identification (adresse e-mail, etc).

Dans les cas les plus graves, vous pouvez charger un huissier de justice de réaliser ces captures d’écran afin d’augmenter leur valeur probante.

Idéalement, il est préférable de dépublier les messages tout en les conservant, plutôt que de les supprimer totalement.

Rapports de spam sur Cleantalk
Rapports de spam sur Cleantalk

Signalez le message et son auteur

Les réseaux sociaux mettent aujourd’hui à la disposition des utilisateurs des outils pour signaler un message qui pose problème ou un profil entier. C’est une première étape très utile pour signaler un indésirable, en particulier si le message est contraire à la loi (racisme, antisémitisme, etc) ou qu’il contient une menace.

Vous pouvez aussi bloquer le profil en question, pour l’empêcher de vous contacter ou de consulter votre propre profil. Bien sûr, la personne peut décider de créer un second compte pour continuer à vous harceler mais plus elle le fait, plus elle aggrave son cas en vue d’une future plainte de votre part.

La limite de ces signalements, c’est évidemment que le réseau social reste seul juge de ce qu’il tolère (ou pas) sur sa plateforme. Ce que vous considérez comme offensant et perturbant peut n’enfreindre aucune règle de la communauté, une réalité pas forcément facile à accepter.

Si le problème peut tomber sous le coup de la loi (menaces, diffamation, etc), vous pouvez également effectuer un signalement en ligne sur la plateforme PHAROS du ministère de l’Intérieur. Les messages sont traités par des policiers et gendarmes de la Direction Centrale de la Police Judiciaire.

Si le cyberharcèlement est susceptible d’affecter votre vie professionnelle, vous pouvez aussi en parler à votre employeur afin de prévenir d’éventuelles tentatives du harceleur de vous porter préjudice par ce biais.

Bannir la personne

Les réseaux sociaux vous permettent de bloquer un profil tandis que sur un blog, vous pouvez tenter de bannir l’indésirable. Ce bannissement s’effectue généralement à partir de l’adresse IP de la personne.

Un plugin de sécurité comme Wordfence vous permet de bannir facilement une adresse IP, il suffit de l’entrer et d’indiquer (pour vos archives) la cause du blocage. Si la méthode peut décourager le titulaire d’une adresse IP fixe, elle décourage rarement le vrai harceleur qui fera en sorte de changer d’adresse IP pour échapper à votre blocage, avant de revenir à la charge…

Porter plainte

Le harcèlement en ligne est un délit puni par la loi, ne l’oubliez jamais si vous en êtes victime. 2 ans de prison, 30000€ d’amende… et des peines majorées si la victime est mineure et a moins de 15 ans (3 ans de prison, 45000€ d’amende). Même les mineurs peuvent être sanctionnés (1 an de prison et 7500€ d’amende, majorés si la victime a moins de 15 ans).

Vous pouvez donc porter plainte. Je dirais même que vous devez porter plainte, quitte à le faire « contre X » si votre harceleur est anonyme. Le dépôt d’une main courante, démarche plus « légère » qui permet de signaler des faits sans poursuivre leur auteur, peut aussi constituer une première étape vers une future démarche en justice.

En plus de vous rappeler que vous n’êtes pas responsable, que vous êtes victime, la démarche peut aussi couper court au harcèlement.

Prenez soin de vous

Pour finir… et avant toute chose, protégez-vous. Évitez de relire sans fin les messages litigieux et les commentaires déplaisants que vous recevez. Désactivez les notifications de votre téléphone, prenez du recul pendant un moment si vous en avez besoin, fermez les commentaires si cette coupure vous permet de vous recentrer sur vous…

Programmez « dans la vraie vie » des activités qui vous font du bien, histoire de vous détacher affectivement de votre blog et de vos réseaux sociaux.

Pensez aussi à vous protéger en amont, avant d’être confronté au harcèlement en ligne : prenez toujours le temps de réfléchir à ce que vous postez sur le web, protégez bien vos profils sur les réseaux sociaux (comptes privés quand vous postez des choses personnelles dont vous souhaitez restreindre l’accès à vos proches, paramètres de confidentialité stricts, double authentification pour limiter le risque que l’on pirate votre compte).

Obtenez du soutien

Parlez-en avec vos proches si vous êtes confronté au harcèlement en ligne. En plus de vous soutenir moralement, de vous permettre d’exprimer ce qui vous blesse ou vous inquiète, certains peuvent parfois vous apporter un soutien plus concret : faire le tri dans vos messages pour écarter les indésirables, vous donner un « deuxième avis » sur un commentaire que vous trouvez blessant…

J’espère que ces conseils vous aideront à faire face si vous avez un jour la malchance de tomber sur un harceleur. Parfois, quand un site web se développe et reçoit beaucoup de trafic, il devient une sorte de réplique en miniature de la société, avec ses gens sympathiques mais aussi avec quelques personnes toxiques !

Avez-vous déjà été confronté à l’agressivité ou au cyberharcèlement sur votre blog ?

Hello ! Je suis en congé maternité jusqu'à l'été 2023. Pendant cette période, les commentaires du blog sont fermés.


10 commentaires sur “Cyberharcèlement et agressivité : les blogueurs eux aussi concernés
  • Suny ☼

    Lol, Marlène, j’ai eu l’impression de me reconnaître à un passage de ton article.
    Enfin bon, je ne vais pas revenir sur cet ancien incident entre nous et je m’étais très tôt excusé. La faute m’incombait totalement même si je trouvais que tu avais suréagi émotionnellement.
    Je rajouterais qu’il ne faut pas confondre « troll/personne dérangée » et « maladresse/ faute humaine » qui arrive parfois.
    Et si tu ne m’avais pas dit à l’époque, je n’en aurais pas pris conscience car j’étais dans une période fragile et vulnérable (d’où projection facile sur d’autres personnes). On n’est pas forcément conscient des excès et donc quand on le sait ensuite, on arrive à se modérer. Un peu de dialogue suffit à régler certains soucis. Pour les cas extrêmes et répétés, oui à la fermeté.
    Toi-même, tu as été dingue de Michael Jackson et ce qui m’est arrivé aurait pu t’arriver aussi dans des moments de faiblesse de projeter un peu sur l’autre. Voilà. C’est humain.

    Après ce n’est pas un reproche, hein, je le dis gentiment et amicalement, mais je pense que c’est un sujet sensible pour toi et tu sur-réagis à ce genre d’incident, car à mon avis, tu es aussi hypersensible et tu as été un peu « traumatisée » par l’ancienne prof de maths et du fan qui a dormi sur ton palier…

    (Voilà, c’était mon droit de réponse, lol.)

    • Marlène

      Hello, je ne t’avais volontairement pas nommé car comme indiqué, c’est une « histoire réglée ». Je reconnais être plus méfiante aujourd’hui que par le passé, surtout quant au fait de trop m’exposer… mais quand une personne que je ne connais pas du tout affiche un tel déséquilibre de perception de la « relation », ça a de quoi inquiéter, d’où mon recadrage. C’était cette phrase en particulier qui m’avait dérangée, plus que le reste du commentaire.

    • Melody

      On ne peut décemment pas dire à quelqu’un qu’il surréagit. Ce n’est pas à autrui de juger la façon dont la personne concernée réagit face à une situation, ni à lui expliquer pourquoi on pense qu’elle a réagit comme ça. Je trouve ton commentaire déplacé, empreint de mansplaining et de paternalisme. Et le coup du « tu réagis avec trop d’émotions », combien de fois l’a-t-on entendu en tant que femme quand on pose simplement nos limites ?
      Je suis désolée d’intervenir là-dedans mais je trouve ce commentaire hallucinant.

    • Suny ☼

      Melody : Je suis désolé mais tu réponds à côté… mais je pense que c’est parce que tu n’avais pas compris notre échange et son contexte.

      Je répondais à Marlène car elle avait fait allusion à quelque chose qui s’était passée, et donc il était normal que j’ai un droit de réponse, et mes remarques étaient plus destinées à cela. Il n’y a pas de jugement paternaliste mais juste un partage de ressenti et d’expérience, il ne faut pas non plus tout dramatiser…

    • Marlène

      Melody peut aussi partager le sien du coup… En l’occurence, sans parler de paternalisme, il est vrai que tu simplifies un peu la situation en disant que j’ai surréagi.

      Pour reposer le contexte, tu as posté un long commentaire où tu me disais que j’étais ton amie et à ce titre, tu te permettais de me dire que je m’occupais trop de mon blog, que c’était excessif alors que je passais déjà beaucoup de temps dans les transports, etc. Peut-être que l’intention était bienveillante mais de l’extérieur, on voit quoi ? Une personne inconnue qui affirme que tu es son amie et se permet de te dire comment mener ta vie… sur la base de l’unique article sur le BLOGGING que tu publies chaque semaine.

      Autrement dit, il y a clairement une disproportion entre la réalité (je ne te connais pas, je publie des contenus sur des sujets relativement impersonnels une fois par semaine, ce blog ne représente qu’un micro-échantillon de moi/de ma vie) et ton message. Tu as choisi de dire ouvertement que tu en étais l’auteur, chose que j’avais tue par respect… donc je pense qu’il est normal que les gens donnent leur avis sur ce que tu postes. Bref, je ne pense pas qu’il soit utile d’épiloguer sur le sujet, tu as exprimé ton point de vue que j’ai écouté et vice-versa.

    • Suny ☼

      Je suis étonné de ton intervention, Marlène. D’habitude, je suis souvent d’accord avec tes analyses mais là sur le coup, je ne te suis plus du tout.

      Je suis même surpris que tu aies gardé en tête tout ça, alors que de mon côté, j’avais quasi oublié les phrases que je t’avais dites il y a un an. Je t’avais déjà expliqué qu’il s’était passé un drame familial de mon côté et que j’étais dans une période difficile, et j’ai eu la maladresse de projeter sur toi, de faire des taquineries très malvenues, et comme je l’avais dit, la faute m’incombait totalement et j’avais rapidement présenté mes excuses. Ce sont des erreurs humaines, ça peut arriver. Et je n’ai plus insisté après tes remarques. Je considérais l’affaire close depuis un an.

      Je découvre ensuite ton article entier consacré au cyberharcèlement, agressivité, (c’est super glorieux d’y figurer…) et j’ai eu la surprise de voir que tu relates cet incident plus en moins en détails, alors que tu sais pertinemment que je suis un lecteur assidu et fidèle de ton blog, et que je m’étais déjà excusé et que je culpabilisais, qu’il s’agissait de maladresse humaine, et que tu classes cela dans un article intitulé « cyberharcèlement et agressivité » et tu t’en sers parmi les anecdotes malgré que tu respectes l’anonymat.
      Alors très sincèrement, tu espérais que la personne allait garder silence et ne pas réagir. Désolé, mais cette fois, c’est toi qui as commis une faute professionnelle-là. Si tu te retrouvais à ma place, tu n’aurais pas apprécié non plus.

      Quand je disais que tu suréagissais, oui je le répète, mais je ne faisais pas seulement allusion à ce qui s’était passé, mais « plus globalement », genre ton autre incident avec une lectrice à toi de Facebook qui avait critiqué tes voyages où tu en faisais ensuite un article entier pour exprimer ton amertume, en mettant ses commentaires en public, tu avais surréagi aussi en lui répondant personnellement alors que la moyenne des gens se serait juste contenté de l’ignorer et d’oublier. Ce qui était au final plus sain.
      Car des critiques, des trolls, cela arrive partout surtout quand on s’expose sur le web et parfois, il est mieux d’avoir une attitude ferme ou d’ignorer, mais d’éviter de prendre personnellement.

      Donc, oui je maintiens que tu prends les choses trop à coeur et tu en fais des choses personnelles, là où il n’y en a parfois pas. Désolé mais mes critiques là sont amplement légitimes.

    • Marlène

      Je pense que tu t’es mépris sur le sens de l’article auquel tu fais référence… Ça faisait longtemps que je voulais écrire sur la bienveillance car beaucoup de blogueurs sont malheureusement attaqués, parfois violemment, juste pour un article, une prise de parole, une photo, ou pour le simple fait d’être là. Je regardais encore hier soir les stories Instagram de Mélo L’Imparfaite qui évoquait une fille lui envoyant des insultes, j’ai vu passer aussi dernièrement des messages d’Anne Dubndidu évoquant toutes les insultes et remarques condescendantes dont elle fait l’objet en tant que femme sportive qui donne des conseils et tant d’autres (je trouve d’ailleurs que les commentaires de l’article que j’ai écrit sont riches en expériences sur le sujet).

      J’ai la chance d’avoir une communauté très bienveillante, que ce soit ici ou sur mes autres blogs. Il y a toujours quelques exceptions et c’est normal quand on a un gros lectorat, je n’en fais pas un plat. Il se trouve qu’une femme est venue publier sur ma page Facebook en commentant, non pas mes voyages en tant que tels, mais mon niveau de vie… et qu’elle m’a offert malgré elle le parfait exemple, au parfait moment, de ce que je souhaitais dénoncer à un échelon plus large.

      Donc non, cet article ne visait pas à « exprimer mon amertume » (car je suis peu concernée par ce type de message, j’ai dû en avoir une dizaine grand maximum en 5 ans, sur 3 blogs) mais à dénoncer un phénomène de fond, en prenant un exemple « à portée de main » (on n’est jamais mieux servi que par soi-même ^^). Et j’ai répondu par ailleurs à cette femme car je la sentais sincère dans ses reproches (d’ailleurs, elle aime toujours la page Facebook et je suis contente qu’elle ait pu s’y exprimer). Cet article a donné à pas mal de personnes l’occasion de prendre la parole sur ce sujet… et c’est important.

      Ton commentaire soulève une question que je trouve justement cruciale dans ces débats : faut-il vraiment « ignorer ou oublier » ? Je suis partisane de la prise de recul dans de nombreux cas… mais à mon sens, si on le fait systématiquement, on laisse aussi le champ libre aux dérives. Ensuite, chacun choisit où il met le curseur. Pour ma part, j’ignore quand c’est un message impoli, une demande excessive, un troll… mais pas quand c’est une critique sincère (où il me semble normal de répondre à la personne, après tout c’est à moi qu’elle parle !) ou quelque chose qui me met vraiment mal à l’aise. Là, je réponds/recadre parce qu’in fine, je suis « chez moi » et que j’ai le droit de ne pas tolérer certains comportements.

    • Suny ☼

      Oui, Marlène, je te soutiens évidemment quand tu écris des articles pour dénoncer certaines dérives et appeler à la bienveillance face aux insultes gratuites qui pullulent sur le web. Et étant blogueur, j’apprends aussi à gérer tout cela et je comprends que cela puisse affecter certains blogueurs ou youtubeurs qui n’ont pas les armes pour faire face.

      Je trouvais la remarque de Melody un peu blessante à mon égard, je lui ai juste écrit un message de 5 lignes pour dire qu’elle n’avait pas compris ce que je voulais dire et que ça renvoyait plutôt à une histoire ancienne entre nous, qui est close. Et je m’arrêtais là.

      Tu es ré-intervenue exprès ensuite en déballant quelques détails de notre incident et en me remettant face à mes anciennes erreurs que j’avais reconnues en m’excusant. Je pense juste que c’était maladroit et que tu pouvais t’abstenir de commenter, c’est tout. Et il n’y aurait pas eu ma réaction désagréable ensuite, logique.

      Ecoute, on ne sera pas d’accord, je trouve que tu suréagis alors que tu me dis que non. On a des perceptions différentes dues à notre sensibilité différente, donc ça ne sert à rien qu’on argumente chacun puisque notre perception/vécu sont différents. Je comprends et je respecte ton avis. Tu connais le mien.

      Moi, ça me fait juste chier parce qu’à la base, je suis un lecteur bienveillant et sincère, et je me sens un peu étiqueté « personne dérangée » à cause de ce qui s’était passé, et j’aurais préféré figurer sur des thèmes « d’articles plus glorieux » de ton blog que sur celui-là.

      Enfin bref, ce n’est pas très grave, je vais essayer de prendre avec légèreté, bonne journée. :-)

  • Angelilie

    Merci Marlène pour cet article très intéressant sur le harcèlement en ligne. J’ai été victime de trolls et pollueurs sur mon blog et je les ai bloqués de mon site par leur adresse IP. Sinon j’aurais porter plainte pour messages haineux et violents.

    • Marlène

      Hello, c’est toujours dommage de devoir perdre son temps avec des gens puérils…



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