Gérer un blog vous place au cœur d’une communauté active et souvent passionnée. Au-delà de l’écriture elle-même, vous devez apprendre à répondre aux sollicitations, à gérer les critiques (parfois), à trouver le juste milieu entre un partage généreux et une exposition de votre vie privée, en particulier lorsque votre blog traite de thématiques à forte dimension personnelle…
Faut-il poser des limites vis-à-vis de ses lecteurs, des sujets que l’on aborde, de ce que l’on accepte (ou pas) pour gérer son blog en toute sérénité ? Ouvrons le débat dans cet article…
Gérer son blog et protéger sa vie privée : un équilibre parfois délicat
Si vous ouvrez un blog pour y aborder des thématiques qui touchent à votre mode de vie au sens large (famille, voyages, mode, beauté, sorties, etc), chaque nouveau post pose la question du degré d’intimité que l’on met dans ses propos. A quel point se dévoile-t-on ? Et quelles peuvent être les conséquences ?
Curiosité saine… ou malsaine
Les lecteurs s’investissent affectivement dans leur blog préféré. Vous leur parlez chaque semaine voire plusieurs fois par semaine, ça instaure un lien qu’ils ont envie d’approfondir en s’intéressant à vous. Le plus souvent, cette curiosité est bienveillante et saine… et un lecteur comprendra aisément que vous ne souhaitiez pas dévoiler certains détails. Cependant, il faut garder à l’esprit qu’il n’est pas toujours évident de « fermer la porte » quand on l’a ouverte pour dévoiler un pan de sa vie.
Certains lecteurs peuvent devenir trop indiscrets… et chez une minorité, la curiosité se fait malsaine. C’est souvent le cas quand un blog grossit et attire de plus en plus de monde. Au milieu de toutes ces personnes peuvent se glisser quelques lecteurs « perturbés ». Ça peut aller de la simple personne jalouse, qui par désœuvrement ou frustration s’en prend à vous… à des gens vraiment dérangés avec de réels problèmes psychiatriques.
Dans le meilleur des cas, ça se limite au web : quelques commentaires ou mails méchants, des critiques ouvertes… mais parfois, ça peut aussi aller au-delà : usurpation d’identité, harcèlement… Evidemment, il ne faut pas sombrer dans la paranoïa et ce type de dérive a tendance à affecter surtout les gros sites. Mais pour l’avoir vécu, je sais que ça n’arrive pas que dans les films et il me paraît donc important de se protéger en posant nettement les limites de votre intimité.
Tenir un blog, un petit pan de votre vie
« Quand on dévoile des pans de sa vie en ligne, on livre [à ses lecteurs] une petite partie de soi mais je tiens à insister sur ce point : juste une petite partie. Récemment, il y a eu un soir où je me suis sentie submergée par les attentes, par les commentaires critiques et par la pression de créer un contenu digne de mes 6 millions d’abonnés. J’ai pleuré pendant des heures parce que j’avais le sentiment que YouTube n’était plus pour moi un espace de bonheur. […]
Certaines personnes doivent prendre du recul et réfléchir un instant. Il faut se souvenir que toute personne derrière son écran, quand la caméra ne filme pas, a un cœur et des sentiments, qu’elle pourrait être en train de traverser la période la plus dure de sa vie, sans que vous le sachiez.
Ces mots, ce sont ceux de la jeune blogueuse Zoella, 24 ans à l’époque, partagés dans un long post en novembre 2014, commenté par plus de 1000 personnes.
Gérer son blog, c’est parfois être jugé sur la base de propos ou d’actes qui ne reflètent qu’une partie de ce que vous êtes. En tant que blogueur, il peut être utile de rappeler aux lecteurs que votre blog n’est pas un journal de bord détaillé de votre existence toute entière. Sachez aussi, pour votre équilibre personnel, prendre du recul de temps en temps. Un break peut être très bénéfique pour relativiser les critiques.
En tant que lecteur, il est tout aussi utile de se souvenir que ce que vous voyez en ligne est un « extrait » d’une personnalité… qui peut avoir bien d’autres facettes !
Fixer des limites en matière de vie privée
Fixer des limites, c’est apprendre à identifier ce qui vous met mal à l’aise afin de mieux vous en protéger. C’est déterminer à quel moment vous estimez qu’un lecteur devient trop exigeant ou trop indiscret, sans hésiter à faire preuve de fermeté.
Déjà,vous devez être à l’aise avec les sujets dont vous parlez. Ça peut paraître évident mais aujourd’hui, la blogosphère est soumise à bien des pressions : certains blogueurs décomplexés se dévoilent sans détours, certains sujets se prêtent mieux que d’autres aux partenariats avec des marques… et on peut avoir envie de sortir de sa fameuse « zone de confort » pour aborder des sujets populaires, de se livrer davantage pour répondre à une supposée attente des lecteurs.
Etre à l’aise avec son sujet permet de bien vivre l’image que l’on donne de soi-même. Ça aide aussi à faire face aux éventuelles critiques : si vous n’assumez pas à 100% le fait de parler de telle ou telle chose et qu’en plus, on vous critique sur cette base, ça peut être un coup dur pour la confiance en soi.
Au fil de vos articles, vous glissez quelques éléments personnels qui finissent par sculpter votre réputation… Parfois, il est bon de prendre un peu de recul sur la forme que prend cette sculpture !

Vivre avec la critique
Je dis souvent que bloguer, c’est chercher à être utile à ses lecteurs. Cependant, je crois aussi qu’il est impossible de plaire à tout le monde. Vous êtes humain et vos lecteurs aussi. Chacun a un âge différent, un degré de maturité différent, une sensibilité différente, a vécu des expériences différentes… et plus un blog grossit, plus il fédère un lectorat diversifié. Ça veut dire qu’il y a d’autant plus de risques de friction et de désaccords, que ce soit entre les lecteurs et vous ou entre les lecteurs eux-mêmes. Ce patchwork, je crois qu’il faut l’accepter.
Accepter qu’il y ait des opinions différentes. Accepter que vos choix ne mettent pas tout le monde d’accord. Accepter que votre style ne convienne pas à tout le monde. Mais refuser de faire des sacrifices qui vous semblent excessifs ou de trahir des valeurs qui sont importantes pour vous dans l’espoir de gagner l’affection du plus grand nombre.
Gérer son blog et changer au fil du temps
Plus un blog a une durée de vie longue, plus il est le reflet de nos évolutions personnelles. Et l’on peut sacrément évoluer ! Gagner en expertise et en maturité, affiner son style, traverser des expériences de vie qui transforment notre caractère, nos goûts, nos envies. On peut aussi voir ses contraintes évoluer et avoir plus ou moins de temps à consacrer à son blog, voir son niveau de vie changer…
Sur certaines thématiques, ces éléments peuvent influer sur votre blog et parfois, les lecteurs vous feront remarquer vos « contradictions » entre un article posté il y a quelques années et des propos tenus plus récemment. Un exemple tout bête : une blogueuse mode étudiante pourrait « ne pas comprendre ceux qui dépensent 150€ dans un jean »… et être elle-même acheteuse d’un jean à 150€ quelques années plus tard, parce qu’elle travaille, parce qu’elle a fini de meubler son appartement, parce qu’elle peut se permettre des achats « plaisir » d’un montant plus important qu’avant.
Un lecteur qui découvre votre blog à un temps t ne prend pas toujours conscience que le blogging n’est pas une aventure linéaire où l’on reste le même du début à la fin. Fixer des limites, c’est savoir lui rappeler si nécessaire que comme tout être humain, vous pouvez changer et changer d’avis.
Quelle place donner à son blog dans sa vie ?
On réfléchit parfois à la place que l’on donne à sa vie privée sur son blog mais je trouve la réflexion inverse tout aussi primordiale : jusqu’où peut-on aller pour son blog ? Et à quel moment tombe-t-on dans l’excès ?
Votre fréquence de publication, comme votre thématique, doit s’intégrer harmonieusement à votre vie privée. Si c’est une passion, vous êtes peut-être prêt à faire quelques sacrifices pour le blogging… mais il faut savoir définir un moment où le sacrifice va trop loin.
Pour prendre l’exemple de mon blog voyage, je pose une limite entre « raconter mes voyages sur le blog » et « voyager pour avoir des choses à raconter sur le blog ». La démarche que je trouve saine consiste à visiter des lieux qui me plaisent, à partager ce que j’ai envie de partager. A l’inverse, je m’interdis de faire une sortie ou de visiter un lieu qui ne me plaît pas « parce que ça ferait un bon sujet de blog ».
J’ai déjà vécu ce sentiment d’excès avec un ancien site. Il comportait une rubrique « Actualité » qui devait donc être alimentée… en fonction de l’actualité (élémentaire mon cher Watson). Le problème de l’actualité, c’est qu’elle survient sans prévenir, 7 jours/7 et 365 jours par an. Et pour rester dans la course, la tentation est grande de ne jamais lâcher prise. Une année, j’ai même choisi mon lieu de vacances en fonction de la présence de Wifi, persuadée de ne pas pouvoir m’autoriser un break de 2 semaines. Quand on en arrive là, c’est qu’on n’a pas su mettre certaines limites…
Bien gérer son blog, de mon point de vue, est aussi une réflexion sur ces écueils que l’on peut rencontrer au fil de notre parcours. Une réflexion aussi enrichissante que complexe !
Coucou
j’attendais cet article et je ne suis pas déçue!
je suis loin d’avoir un gros blog mais je pense qu’il est tout de même important de faire attention à ce qui est publié.
Ce qui est sur internet y reste!
Je fais attention à ne pas trop « impliquer » ma famille, il y a quelques photos de mon mari et de mes enfants sans qu’on ne les vois complètement et je pense de plus en plus à remplacer ces photos car eux n’ont pas demandé à être sur le blog.
Je partage mais je ne donne pas tout et je trouve très vrai la partie de ton article qui dit qu’on évolue et que le discours tenu peut changer, après je pense juste qu’il ne faut pas faire volte face chaque semaine!
bisous
Hé hé à moins de vivre un événement qui te fait radicalement changer d’avis en une semaine ;)
C’est vrai que c’est très dur de retirer des informations du web une fois qu’elles y sont. Ça a été ma principale mission pour quelqu’un avec qui j’ai travaillé et c’est difficile, en particulier quand les photos/contenus sont remontées tout en haut de Google, sur des gros sites pas forcément très rapides/réactifs quand on les contacte, voire des sites laissés à l’abandon. C’est bien pour ça d’ailleurs que les agences de e-réputation qui s’occupent de ça ont des tarifs élevés…
Oui je comprends la difficulté à « effacer » des données mises sur le web!
Il faut essayer d’être prudent à la base même si ce n’est pas toujours évident! ;)
Heureusement, je n’ai jamais eu de problème avec mes lecteurs. Ton article est très instructif merci !
De rien !
Tu as aussi le/la lecteur/trice pot de colle qui, sans être méchant(e), s’immisce dans ton intimité. Après c’est chaud chaud pour revenir en arrière et lui faire comprendre sans le/la vexer qu’il/elle est gentil(le) mais indiscret(e) en plus d’être vraiment chronophage !
Du coup maintenant je fais plus gaffe quand les lecteurs m’envoient un mail: je réponds une première fois, mais je ne me lance plus dans des discussions interminables ! ;)
Ah mais c’est exactement à ça que je faisais référence en parlant des lecteurs avec une curiosité « bienveillante ». Ils n’ont aucune mauvaise intention mais ils peuvent entrer sur un terrain « un peu trop privé ». Tu fais comment, du coup, si c’est le cas ? Tu arrêtes de répondre ? Ou tu dis carrément que tu ne veux pas aborder le sujet ?
Ben ce que je fais, c’est que quand la personne me laisse un commentaire, je fais en sorte que ma réponse n’appelle à aucune sur-réponse de sa part.
Sinon pour ce qui est des mails, en général je réponds, mais si la personne devient vraiment pot de colle, soit c’est bref soit je ne réponds pas, mais je fais en sorte de ne pas vexer ! ;) Et toi tu fais comment ?
C’est délicat de trouver cet équilibre entre « ne pas vexer » et « ne pas encourager les questions » :)
Sur ce blog je n’ai pas trop de problèmes parce que ce ne sont pas des sujets perso. J’ai pas mal de questions d’ados sur mon métier (suite à l’article « Travailler avec des stars ») mais ça concerne plutôt mon parcours professionnel, comment je suis entrée ce milieu, etc. Donc ce n’est pas vraiment indiscret.
J’ai parfois des gens qui m’en demandent trop côté « aide informatique ». J’ai notamment eu une personne qui m’a envoyé une dizaine de mails avec à chaque fois 5 à 8 pièces jointes pour que je l’aide (du style « J’ai écrit ça, cf pièce jointe 1, j’ai eu ce message en retour, cf pièce jointe 2 »). J’ai répondu à ses questions les plus « rapides » et je lui ai expliqué que je ne pouvais pas faire plus, faute de temps. Comme elle a insisté plusieurs fois, j’ai fini par arrêter de répondre.
Décidément tes articles sont vraiment très utiles =) Pour ma part, je n’ai pas énormément d’abonnés, ni de « communauté » du coup je n’ai pas encore eu à vraiment me poser de limites sur ce que je dévoile de ma vie privée car on ne me le demande pas. Mais c’est vrai que pour tout sujet la question se pose, et comme tu le dis y réfléchir avant est primordial. Je me dis par exemple les vidéos Draw my life, qui on été très à la mode, sont hyper sympas mais en même temps je pense que sur le moment on se lâche et après il faut pouvoir assumer..
Oui, c’est le risque, c’est un peu comme le Liebster Award, le tag « 100 choses sur moi » et tous ces petits jeux qui poussent à se dévoiler. Sur le moment, c’est très sympa voire franchement drôle à faire et c’est souvent après qu’on se dit « oops, là j’en ai peut-être un peu trop dit ». J’ai tendance à penser qu’il n’y a pas « un stade » où ça devient too much (bon, à part si tu te mets d’un seul coup à parler d’un sujet très intime), que c’est plutôt une accumulation de petites choses qui, au fil du temps, donnent une image très/trop personnelle.
Effectivement, l’accumulation joue aussi…
Je pense en effet qu’il vaut mieux se fixer des limites, savoir ce que l’on accepte de dire et ce que l’on souhaite garder pour soi, en n’oubliant pas qu’on ne sait jamais qui va nous lire. Être soi-même et sincère, mais sans révéler son jardin secret. Il faut savoir se préserver même sur Internet.
Je dirais même « surtout sur Internet ». D’un côté, on se dit qu’une critique aura moins de conséquences parce que ça vient d’un « anonyme » et non d’un proche… mais de l’autre, l’anonymat justement rend parfois les critiques plus violentes. Je suis toujours stupéfaite des réactions sur certaines vidéos YouTube ou articles, ça peut prendre des proportions démesurées comme si la dimension humaine n’existait plus.
En général sur mon blog, je ne parle que de choses que j’aime parce que je ne suis pas très bonne à critiquer méchamment un artiste ou un groupe même si ça m’est arrivé à quelques reprises. J’ai déjà eu quelques commentaires assez mécontents à ce niveau mais je prends toujours le temps de leur répondre parce que finalement, un blog de musique, si tu ne donnes pas ton avis même méchant, bah, c’est vide (et de toute façon, j’ai pas non plus l’influence pour « détruire » un groupe donc pourquoi se priver!). Effectivement on ne peut pas plaire à tout le monde et heureusement!
J’aime bien ton approche :) Je trouve que les avis négatifs aident à se forger un sens critique et quand c’est argumenté, on peut apprendre beaucoup de choses ! Et puis, il y a une différence entre un avis négatif et un avis « méchant ». Les fans hardcore ne s’en rendent peut-être pas compte :) On peut ne pas aimer un album ou des choix artistiques pour tout un tas de raisons, ça ne veut pas dire qu’on va remettre en cause toute l’œuvre de l’artiste ou l’artiste lui-même, ou même qu’on va faire preuve d’agressivité.
Coucou et merci pour ton article, le sujet est important. Je suis d’acc avec toi sur le fait qu’un blog puisse être chronophage et qu’il faut veiller à sa vie privée avant tout, se garder du temps pour vivre. Je suis tombée dans ces travers là sans m’être pour autant fixer une fréquence de publication. D’ailleurs, je ne me suis jamais mis de contraintes de temps, de nombre d’articles etc. Au départ, je me limitais à parler du sport et des produits bio, puis un peu du blog. Mais maintenant, je parle de ce dont j’ai envie (lecture, motivation dans la vie de tous les jours etc) et pour que mon blog reste fidèle à moi-même, c’est là l’essentie!
Merci de ton commentaire ! Comment tu t’es rendu compte que ça « allait trop loin » et que ça empiétait sur ta vie privée ? Tu as pu facilement retrouver un bon équilibre ?
Cet article tombe à pic, ce sont justement des questions que je me pose assez souvent. J’ajouterais aussi que l’avis de la personne avec laquelle on partage sa vie est très important. Mon mari ne pose pas la limite de l’intimité au même endroit que moi, ça me pousse à vraiment réfléchir avant de poster quoi que ce soit.
Merci pour ces bons conseils !
C’est vrai que c’est intéressant d’avoir des avis extérieurs, on ne se rend pas toujours compte de l’image qu’on renvoie d’ailleurs. Et puis, quand on mentionne la personne dans un article, c’est normal qu’elle ait son mot à dire. Bon week-end :)
Coucou
tes articles sont toujours vraiment bien construit, clair et précis j’aime beaucoup!
il n’est pas toujours évident de mettre des limites je trouve même si c’est important… souvent le blog est un peu un échappatoire et j’ai envie de me dévoiler mais pas trop non plus…
le juste milieu n’est pas évident à trouver!
belle journée à toi
Merci Caro :) Je pense que selon la thématique, la question se pose plus ou moins tôt. Mon blog a presque le même âge que le tien et j’ai déjà dû me la poser :)
C’est vraiment un sujet hyper intéressant et bien sur qui reste plus ou moins personnel à chacun et c’est parfois difficile de placer ses propres limites. J’ai particulièrement du mal pour tout ce qui touche de la vie privé. Il m’arrive d’avoir envie d’écrire sur quelques chose et puis de me dire que même sans tout raconter il vaudrait peut être mieux garder cette histoire pour moi. Au final je crois que la question à ce poser de ce coté la c’est « est ce que je me sentirais à l’aise avec l’idée que n’importe lequel de mes contact facebook plus ou moins proche lise cet article ». Si la réponse n’est pas clairement oui, je garde mon récit pour moi.
xo, Charlie
C’est une bonne manière de faire des choix et j’aurais même tendance à aller au-delà des contacts Facebook (penser à son patron/futur patron, ses collègues, etc). Souvent, les blogueurs anonymes se croient à l’abri mais le véritable anonymat est dur à garder et je trouve ça bien de toujours se dire « Et si on apprenait que c’est moi qui tiens ce blog, que se passerait-il ? »
Quand j’avais fait un article sur l’anonymat, une blogueuse disait qu’elle assumait complètement de parler des sujets beauté par exemple mais que ça lui portait préjudice dans ses recherches d’emploi à cause de la vision superficielle que certains ont de ce sujet.
Quand j’ai décidé de créer mon blog, c’était pour échapper à mon travail et retrouvez le plaisir d’écrire sur ce que j’aime « les voyages » alors pour garder cet aspect d’échappatoire, je ne publie pas tous les jours mais seulement deux fois par mois. J’essaie d’écrire mes articles quand mon ami travaille (pratique quand il a des horaires irréguliers). Je tiens à ma vie qui va déjà à 100 à l’heure et pour l’instant j’arrive à trouver un juste milieu entre mon blog et ma vie. Certes, je n’ai pas 1000 lecteurs journaliers mais je commence à avoir des lecteurs réguliers et certains de mes amis commencent à comprendre que c’est du sérieux. En italien on dit, qui va piano, va sano e va lontano, j’aime bien cette citation qui me permet souvent de relativiser.
En ce qui concerne le fait de se livrer sur le blog, j’essaie de ne pas trop le faire ou alors en racontant des anecdotes en liens avec mes voyages. J’ai aussi fait le choix de ne pas publier de photo de moi pour garder cet aspect un peu mystérieux mais on me voit parfois de dos. Je préfère garder une limite entre le monde virtuel et le monde réel, ça me permet de garder les pieds sur terre.
J’ai l’impression que la limite vie privée/vie publique est toujours là (même chez celles qui donnent l’impression de se dévoiler complètement)… mais en adoptant une approche comme la tienne, elle se voit plus. Par comparaison, certaines blogueuses se dévoilent beaucoup (entre les photos en pyjama le week-end, leur salon, leur assiette, leurs sorties, etc) : je pense qu’elles font aussi le tri dans ce qu’elles disent mais le lecteur ne s’en rend peut-être pas compte (c’est là que ça devient risqué !). C’est d’ailleurs ce que dit Zoella : le lecteur peut arriver à un stade où il oublie que le blog n’est pas le reflet parfait et exact de la « vraie vie ».
Cette fameuse limite… Je me suis souvent posée la question de savoir si je » pouvais » parler de certaines choses sur mon blog… De certains sujets qui me touchent personnellement, et qui touche aussi tout un tas de monde j’en suis sur. Mais comment écrire tout ça en posant certaines limites… Je pense que LE jour où ca sera le bon moment d’en dévoiler plus, je le saurais vraiment et je ne me poserais plus de questions.
C’est le fameux « dans le doute, abstiens-toi » qui n’est pas complètement faux :) Ce qui est difficile avec les sujets personnels, c’est le côté « retour en arrière impossible ». Une fois qu’une information est publique, elle est publique et d’une certaine manière, tu n’en as plus entièrement le contrôle. Et puis, il y a des choses qu’on assume à un temps t et qu’on peut ne plus assumer du tout par la suite, je ne sais pas si ça t’est déjà arrivé :)
Autant que je m’en souvienne je ne crois pas, mais je vois de quoi tu parles quand même :)
Enfin de toute façon lorsque c’est un sujet qui nous touche personnellement c’est toujours compliquer dans parler et mettre les bons mots, sans choquer ni rien…
Oui et puis sur les sujets qui nous touchent je pense qu’il est encore plus difficile d’accepter la critique ou les « remarques ». Déjà, quand ça vient d’un proche ce n’est pas toujours facile mais quand ça vient de lecteurs qui n’ont qu’une vision « partielle » de notre personnalité, je crois que c’est encore plus dur.
Ça m’est arrivé, involontairement, de blesser une blogueuse il y a quelques mois. Elle écrivait dans un langage plutôt soutenu et avait justifié son choix en disant que c’était parce qu’elle voulait être journaliste. Il y avait un débat sur le sujet et je suis intervenue en disant qu’à mes yeux, choisir tel ou tel registre de langue était avant tout un choix personnel et pas une nécessité pour prouver ses qualités de rédaction. Je crois qu’on peut démontrer ses qualités d’écriture tout en gardant un ton « conversationnel » et qu’on peut devenir un très bon journaliste sans pour autant adopter un langage soutenu sur son blog. Ma remarque était très générale et ne visait pas du tout son blog (qui est bien écrit et où elle fait ce qu’elle veut !) mais elle l’a mal prise au point de se désabonner de tous mes comptes (Hellocoton, Twitter) alors que je n’avais pas du tout l’intention de critiquer son choix.