Le syndrome de l’imposteur ou cette impression de ne pas mériter sa place


Avez-vous déjà eu l'impression de ne pas mériter votre place ? Que votre réussite est due à la chance mais que l'on risque de s'apercevoir à tout moment qu'en réalité, vous n'êtes pas légitime ? Si ça vous parle, vous souffrez peut-être de ce que l'on appelle le syndrome de l'imposteur. Quelques lecteurs du blog m'ont suggéré d'y consacrer un article car ce syndrome peut aussi affecter les blogueurs.

Le syndrome de l'imposteur touche souvent des gens travailleurs et plutôt brillants. Ils connaissent un certain succès mais malgré tout, ils ont l'impression que ce n'est pas mérité et que quelqu'un va les démasquer tôt ou tard. Les conséquences peuvent aller loin : stress, perte de confiance en soi, insomnies, vouloir en faire toujours plus et s'épuiser à la tâche tout en ayant l'impression de ne jamais en faire assez !

Syndrome de l'imposteur : la peur d'être démasqué comme incompétent
Syndrome de l'imposteur : la peur d'être démasqué comme incompétent

Comment se manifeste le syndrome de l'imposteur ?

Le syndrome de l'imposteur commence souvent par un manque de confiance en soi, qui conduit à se dévaloriser et donne l'impression d'être nul, de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir autant de talent que les autres…

En tant que blogueur, si vous en souffrez, vous allez par exemple avoir tendance à vous comparer aux autres : vous allez vous émerveiller devant telle ou telle personne qui a beaucoup de trafic, devant une personnalité qui vous semble radieuse et inspirante, qui reçoit beaucoup de sollicitations et paraît avoir une vie rêvée… Vous idéalisez les autres en ayant l'impression qu'à côté, vous ne méritez même pas de prendre la parole tant vous êtes insignifiant.

Pour compenser votre impression de ne pas être aussi doué que les autres, vous allez travailler dix fois plus… comme si vous vouliez éviter à tout prix d'être "démasqué". Par exemple, vous allez avoir du mal à déconnecter de votre blog, à mettre des limites, vous pouvez même ressentir du stress quand vous ne bloguez pas parce que vous avez l'impression de ne pas en faire assez.

Ligne décorative

C'est là où le syndrome de l'imposteur est traître : plus vous travaillez, plus on vous complimente sur votre investissement, plus vous avez l'impression de ne pas mériter ces louanges... et plus vous travaillez ! Un vrai cercle vicieux.

Vous aurez souvent une obsession du détail qui peut aller jusqu'au burn-out. Par exemple, vous allez vérifier et revérifier 50 fois votre travail, avoir tendance à exagérer le moindre petit échec. Par exemple, un article qui marche un peu moins bien que les autres ou un problème technique sur votre blog provoquera chez vous beaucoup plus de stress que chez la majorité des blogueurs.

Vous aurez peut-être même autour de vous des gens qui vous diront "pourquoi tu te prends la tête, ce n'est pas la fin du monde !" mais de votre côté, vous aurez l'impression que ces petites erreurs révèlent votre incompétence au grand jour.

De même, il y a forcément des moments où il faut reconnaître que l'on a du succès. Par exemple, en tant que blogueur, l'un de vos articles va être mis en avant sur un site ou dans la presse ; vous allez avoir beaucoup de commentaires, recevoir des messages positifs… Quelqu'un qui souffre du syndrome de l'imposteur va attribuer ce succès à des causes extérieures à lui-même. Au lieu de se dire que sa réussite est liée à son travail et à son investissement, il va plutôt penser qu'il a eu de la chance mais que ça n'a rien à voir avec lui !

Comment lutter contre le syndrome de l'imposteur ?

Voici quelques conseils qui peuvent vous aider à lutter contre le syndrome de l'imposteur si vous avez l'impression d'en souffrir.

Collectez des preuves objectives de votre réussite

Le syndrome de l'imposteur est une impression purement subjective qui ne repose pas sur une réalité. Par conséquent, vous pouvez trouver des preuves objectives que vous accomplissez des choses positives et utiles :

  • Faire une liste de ce que vous avez réussi à accomplir.
  • Lister ce que vous avez appris depuis que vous avez un blog.
  • Réunir les mails agréables que vous recevez dans un dossier à part qui vous rappellera en cas de coup de blues qu'il y a des gens qui vous apprécient.
  • Faire des captures d'écran quand vous recevez un commentaire positif ou qu'on met en avant l'un de vos articles.

Mesurez le temps que vous investissez

Noter noir sur blanc combien de temps vous passez sur l'écriture, la technique, les réseaux sociaux autour de votre blog peut vous aider à réaliser, à partir d'un support concret, chiffré et objectif à quel point vous vous investissez dans cette activité. C'est un bon moyen de se rappeler que vos accomplissements sont liés à un travail réel et pas seulement à un coup de chance.

Travailler à son ordinateur

Relativisez le négatif

Je me permets de citer le blog d'une lectrice de No Tuxedo qui, peut-être sans le savoir, illustre très bien le syndrome de l'imposteur. Voici ce qu'elle écrit : "Je me sens dépassée par mon blog, j'ai l'impression d'avoir une pression constante sur les épaules, pression que je me mets toute seule vu que je n'ai pas de partenaires et que mon blog n'est pas monétisé, et que ce n'est pas un blog pro".

Cette blogueuse a écrit un article d'opinion qui a été mis en avant par la plateforme Hellocoton et parmi toutes les réactions positives, elle a aussi été âprement critiquée par des lecteurs qui désapprouvaient son point de vue. "Ça m'a dégoûtée du blogging", explique-t-elle. "Je ne sais pas si j'ai envie de continuer à publier [tellement j'ai] peur de déclencher une nouvelle polémique".

Ce genre de mésaventure peut malheureusement arriver à n'importe qui quand on tient un blog, de la même manière qu'on peut connaître d'autres moments négatifs : un article qui fait un flop, un commentaire mal interprété, etc.

Ligne décorative

Si ça vous arrive, rappelez-vous d'abord que personne n'est à l'abri d'une erreur. Il suffit de regarder autour de vous et même dans l'actualité : vous verrez que les plus grands artistes ont tous connu un flop ou que les meilleurs entrepreneurs ont souvent commencé par un échec. Ne croyez pas que les autres sont parfaits et qu'il n'y a que vous qui traversez les passages à vide.

Ce n'est pas parce qu'on se trompe qu'on est incompétent. La véritable incompétence, c'est peut-être davantage de ne pas savoir apprendre de ses erreurs.

Ensuite, apprenez aussi à vous protéger. Ça passe souvent par le fait de prendre du recul par rapport à son blog, de s'obliger à faire autre chose quitte à planifier ça dans votre agenda de la même manière que vous planifieriez un rendez-vous important. Essayez par exemple de trouver une activité qui n'a rien à voir avec le blogging et qui ne peut pas être transformée en article de blog, histoire de vraiment déconnecter sans pouvoir vous dire "Je vais en parler sur le blog".

N'hésitez pas aussi à prendre des décisions radicales : par exemple, si vous constatez que les articles d'opinion déclenchent toujours des débats virulents et que vous avez du mal à faire face, mieux vaut parfois privilégier un autre type d'article plutôt que de publier la peur au ventre et de vous torturer sur les réactions des internautes.

Vous méritez autant que les autres d'être là

Souvenez-vous à tout moment qu'il n'y a pas d'examen à passer pour créer un blog, réserver un nom de domaine ou écrire sur le web. Il n'y a personne pour décider que c'est réservé aux surdoués, aux riches, aux mannequins, aux mères parfaites, aux entrepreneurs à succès, que sais-je...

Vous avez autant le droit que les autres de prendre la parole.

Se comparer aux autres ne sert à rien et si vous avez du mal à vous en convaincre, n'hésitez pas à relire mes articles sur le sujet : ils vous rappelleront qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur de la concurrence.

Êtes-vous vraiment un imposteur ?

Un imposteur, c'est quoi ? C'est quelqu'un qui ment sur lui-même, qui fait croire qu'il est quelqu'un d'autre... dans le but délibéré de tromper les gens.

Il y a quelque chose que nous faisons tous : montrer une facette différente de nous-mêmes en fonction des personnes que nous côtoyons. Par exemple, la plupart du temps, vous n'allez pas raconter les mêmes choses à vos parents que celles que vous partagez avec votre meilleur ami ou votre compagn(e/on). Est-ce que pour autant on vous reproche un manque de sincérité ? Est-ce que ça empêche ces personnes de vous apprécier ? Certainement pas.

Ce n'est pas parce que vous dévoilez seulement un pan de vous-même sur votre blog que vous êtes un imposteur. D'autre part, avez-vous ouvert votre blog avec l'intention (volontaire, donc) de tromper les gens ? J'imagine que ce n'est pas le cas et que vous aviez plutôt envie de partager. Vous n'avez donc rien d'un imposteur.

Le sentiment de ne pas être à sa place peut être très décourageant et déprimant quand on arrive pas à le surmonter, j'espère que cet article vous aidera à adopter un regard un peu plus positif sur vous-même.

Est-ce que ça vous arrive d'avoir l'impression d'être un imposteur, que ce soit en rapport avec votre blog ou pas ? Est-ce que vous avez des astuces qui fonctionnent pour vous sentir plus légitime ?

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19 commentaires sur “Le syndrome de l’imposteur ou cette impression de ne pas mériter sa place
  • Pauline

    Bonjour, je n’ai pas de site web je ne suis pas blogueuse, mais j’ai eu une promotion il y a de cela maintenant 3 semaines…
    En tant que chargée de clientèle, je ressens exactement tout ce que vous décrivez dans cet article, alors merci pour tout ces précieux conseils et en même temps comment faire pour sortir de ça … j’avais besoin de lire ça ce soir.

    Répondre à Pauline
    • Marlène

      Bonjour Pauline, félicitations pour la promotion ! Le syndrome de l’imposteur est hélas très répandu, aussi bien dans le milieu professionnel qu’en privé. Déjà, en avoir conscience est un premier pas pour être plus vigilant et plus indulgent avec soi-même !

      Répondre à Marlène
  • Magalie

    Merci pour votre article, à le lire , il m’apaise. Je suis une passionnée et je l’avoue ici, je réussi plutôt bien ce que j’entreprends. Ce soir, j’avais cette boule au ventre en regardant le chemin que j’ai parcourru depuis près de 2 ans. C’est comme si je ne méritais pas ma vie et mes bonheurs quotidiens. Votre article m’a permis de prendre du recul et de mettre tous les efforts et le travail accompli de l’autre côté de la balance. Et l’équilibre est presque parfait… je dis presque ! comme quoi, il faut du temps pour mieux gérer son « syndrome ».
    Merci encore.

    Répondre à Magalie
    • Marlène

      Merci d’avoir pris le temps de laisser un petit message ! C’est bien de faire le point de temps en temps sur ce qu’on a accompli… mais aussi sur ce qu’on a appris. Parfois, on vit des échecs et donc l’impression de ne pas avoir accompli grand-chose. Par contre, on a appris de grandes leçons qui nous serviront plus tard et ça, c’est un accomplissement en soi :)

      Répondre à Marlène
  • Ludo

    Alors là, j’avoue que je le suis peut-être un peu… Bon, pas sur le fait que je mérite pas mon succès. A chaque fois que je reçois un SP, je suis limite émerveiller mais je me remémore vite que c’est du travail mine de rien et que j’ai pas ça pour rien :)
    Par contre, là où je me retrouve c’est sur le fait de se dire que ce que l’on fait est bien ! J’ai beau parfois recevoir de beaux commentaires je me dis oui mais non il faut que je change ça et ça et mon niveau de langue n’est pas assez élevé et il maque de l’humour et la grammaire n’est pas top et et et et et hihi
    Heureusement, ce n’est pas maladif mais j’ai du mal à me contenter de ce que j’ai fais !

    Répondre à Ludo
    • Marlène

      Tant que ça pousse à se dépasser de manière saine c’est plutôt bien :) Il faut juste que ça ne devienne pas incontrôlable !

      Répondre à Marlène
    • Ludo

      Cela doit être horrible d’en arriver là ! De ne plus prendre de plaisir, etc…
      Le blogging doit vraiment rester un hobby et je pense que le jour où ce n’est plus le cas j’arrêterais ! Je viens de mettre le blog en pause deux semaines d’ailleurs… J’avais besoin de couper un peu :p

      Répondre à Ludo
  • Alice

    Merci beaucoup pour cet article ! Je suis blogueuse depuis 2 ans et les choses marchent plutôt bien. Meus justement, chaque fois que je me dis « 4 000 followers c’est bien », je constate que d’autres en ont 50 000 et je le sens microscopique, insignifiante :( Je veux essayer de suivre tes conseils pour avancer plus sereinement :)

    Répondre à Alice
    • Marlène

      Il y a toujours des gens qui ont plus (et parfois pas pour de bonnes raisons, cf tous les débats en ce moment autour de l’achat de followers sur les réseaux sociaux). La quantité est toujours une information à prendre avec des pincettes :)

      Répondre à Marlène
  • linette

    haha, je connais tellement, tellement ce syndrome !
    il ne me paralyse pas, c’est déjà une bonne chose, mais par contre c’est tellement, tellement étrange ce décalage entre vie hors blog/réseaux sociaux (je suis assistante de direction) et vie virtuelle (où je gère avec marie, blogueuse également) une communauté de 20 000 personnes qui a un succès de ouf).

    bizarre bizarre !

    Répondre à linette
    • Marlène

      Si c’est une source d’épanouissement, c’est le plus important et 20000 personnes, c’est ce qu’on peut appeler une belle réussite car on ne construit pas une communauté de cette taille là sans travail et sans motivation :)

      Répondre à Marlène
  • Mehdi

    Un article très sincère. Merci Marlène. Une démonstration de pourquoi se comparer ne sert à rien. Meme si ce sujet a deja été traité. Il n’y a que toi pour le traiter comme ca. Vous êtes unique, bloguez avec le coeur :)

    Répondre à Mehdi
    • Marlène

      En réalité, ce problème me concerne assez peu mais je connais plusieurs personnes qui en sont victimes autour de moi :)

      Pour ma part, j’ai plutôt un problème voisin dont je vais bientôt parler : la fâcheuse tendance à se mettre la barre trop haut, sujet intéressant s’il en est ;) C’est là aussi un sentiment qui pousse à en faire beaucoup (trop), une source de frustration… mais l’insatisfaction vient surtout de l’impression qu’on pourrait faire beaucoup plus/beaucoup mieux (= on ne considère pas ses réussites comme des réussites parce qu’il y a toujours encore mieux plus haut ^^).

      Dans le syndrome de l’imposteur, je trouve que la peur renvoie plus au regard des autres, c’est la crainte de ne pas être « au niveau » par rapport à l’opinion des gens…

      Répondre à Marlène
  • Young Hurricane

    Merci pour cet article. Moi aussi, j’essaye de bosser à fond et puis parfois je suis déçu et donc j’ai une grosse baisse de moral. Maintenant je sais d’où ça vient, merci encore une fois !

    Répondre à Young
    • Marlène

      Je pense que tous les blogueurs traversent parfois des baisses de moral, syndrome de l’imposteur ou pas ! Ça reste une activité dans laquelle on investit beaucoup : du temps, de l’énergie, « soi-même », ses émotions parfois… et le retour des lecteurs est rarement régulier et unanime. Donc c’est inévitable de passer par des phases moins enthousiastes. Le tout est d’essayer de se « réconforter » en se disant que les choses peuvent bouger, qu’on peut quand même aller de l’avant.

      Répondre à Marlène
  • Daphné @ Be Frenchie

    Ces pistes de réflexion sont très intéressantes; mais je crois que si je suis toujours insatisfaite, c’est avant tout parce que je cherche à me dépasser. Ne pas comparer son travail à ce qui se fait ailleurs mais à ce qu’on estime qu’on pourrait faire est pour moi le meilleur des moteurs.

    Pour rebondir sur ton dernier chapitre, je trouve très sain qu’un blog ne présente qu’une facette de nous-même, ne soit qu’un prisme de notre vie pour ne pas tout dévoiler, ne pas avoir l’impression de se mettre à nu et garder de la distance.

    Répondre à Daphné
    • Marlène

      Je pense aussi, ne serait-ce que pour se protéger. Combien de blogueurs se dévoilent et souffrent ensuite terriblement de recevoir des commentaires qui les « jugent » dans ce qu’ils ont d’intime ? Pour ma part, c’est plutôt la perspective d’être jugée par un employeur qui me pose problème. Je me souviens que mon ancienne chargée RH m’avait dit « J’adore ton blog, tu vas souvent en Angleterre dis donc ». Son commentaire était adorable mais ça m’avait fait tout drôle d’imaginer que des « gens du travail » (qui plus est dans le service RH, que je côtoyais assez peu au quotidien) lisaient mon blog… alors je n’ose imaginer si je rentrais dans des détails de ma vie ^^

      Se dépasser pour soi, c’est aussi lutter contre ses propres démons et j’en sais quelque chose, j’ai d’ailleurs prévu un futur article sur le sujet car je suis déjà tombée dans l’excès (ne plus arriver à m’arrêter tellement je mettais la barre haut !). Ça peut être un moteur mais le moteur peut aussi s’emballer et personnellement, je lutte contre ça au quotidien ;) (dit la fille qui a quand même trouvé le moyen d’avoir 3 blogs et 3 sites web à gérer).

      Répondre à Marlène
  • Julia

    Excellent cet article, merci beaucoup !

    Répondre à Julia


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